Page:Guerne - Les Flûtes alternées, 1900.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
115
églogue


XIII

ÉGLOGUE


Alors qu’elle eut gravi le sentier le plus haut,
L’heure étant lourde encore et le jour étant chaud,
Elle ferma les yeux. Sur la roche et les mousses
Le soleil de Juillet dardait ses flèches rousses,
Et parmi les rameaux des gouttes d’or pleuvaient.
Tout se taisait ; les bois émerveillés rêvaient
Qu’une Nymphe était là, sommeillant sous leurs ombres.
Et lasse et choisissant un lit de verts décombres,
Sous la sérénité des branchages flottants
Elle ferma les yeux. Elle dormit longtemps
Ayant pour oreiller une roche et pour couche
La mousse où la cigale agreste s’effarouche.
L’abeille bourdonnait et les papillons bleus
Caressaient de leur vol ses cheveux onduleux ;