Page:Guerne - Les Siècles morts, I, 1890.djvu/122

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Elle va ; le chacal, chef des tombeaux humains,
Avec Thot conducteur montre les noirs chemins.
Les souffles inconnus des régions divines,
Les quatre vents d’Isis emplissent ses narines.
Ainsi que le soleil enfanté par Hier
L’âme se renouvelle, et les Dieux de l’Enfer,
Les grands Seigneurs divins, Maîtres du Labourage,
Tels que des ouvriers façonnant leur ouvrage,
Forgent pour l’Osiris, pur et ressuscité,
Le glaive étincelant de toute Vérité.
Les noms secrets des Dieux, la Science et les Charmes,
Esprit de l’Osiris Neb-Seni ! sont tes armes.
Repu de nourriture agréable à ta faim,
Tu conçois le principe et regardes la fin.
De ton cœur descellé sort le mystique éloge,
Et répondant toi-même au Dieu qui t’interroge,
Comme un scribe savant explique un livre ancien,
Tu découvres le vrai, l’engendrement du bien,
La lente éclosion de l’Être et sa naissance
Sous le multiple aspect de son unique essence.

Tu dis le Noun sublime et son flot paternel,
D’où jaillit, au matin, dans l’abîme du ciel,
Le disque oriental de la splendeur féconde ;
Nout au corps étoile, qui, ployant sur le monde
Ses reins rebondissants ainsi qu’un arc tendu,
Abrite Shou, porteur du Soleil suspendu ;
Et Toum, ancêtre et fils de Râ qui monte et dore
L’horizon triomphal qu’Horus empourpre encore ;