Page:Guerne - Les Siècles morts, I, 1890.djvu/174

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Devant le palais neuf, celui qui fut nommé
Forêt du Libanon, au temps accoutumé,
Schelomo, tel qu’un Dieu sur un autel d’ivoire,
Immobile, pensif, plein de jours et de gloire,
Est assis sur un trône où vingt lions dorés
S’allongent face à face, au bord de dix degrés.
Un siècle entier blanchit sa barbe qui ruisselle,
Et de son front luisant, où la mitre étincelle,
Ses cheveux parfumés tombent en flots d’argent.
Sous les rigides plis de son manteau changeant,
Le lin de Miçraïm, brodé de lourdes franges,
De perles noires, d’ambre et de joyaux étranges
Et de fleurs et de fruits, en fils d’or copiés,
Du col, chargé d’anneaux, l’enferme jusqu’aux pieds.
Un serpent d’or, aux yeux de diamant, scintille