Page:Guerne - Les Siècles morts, I, 1890.djvu/208

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Non.
Mais Lui sur tous les Rois proclamera mon nom,
Et sur tous les sommets faisant flotter mon signe,
Du bruit de ma trompette éveillant l’univers,
Conduira, par les champs, les gorges et les mers,
Toutes les nations travailler dans ta vigne

Et nul ne dira plus, Ziôn ! que tu tombas,
Lorsque à tes jours de fête, à tes nouveaux sabbats,
Les prêtres chanteront dans le Temple d’ivoire.
Alors j’accepterai l’holocauste et le sel,
Et tu sacrifieras des veaux sur mon autel.
Car je suis ton Seigneur, ta Force et ta Victoire ! —

Tel, du soir au matin, près des mornes enclos,
Le Voyant prophétique a poussé ses sanglots.
Mais lentement, à droite, ainsi qu’une prunelle
Immense, flamboyant comme un ardent charbon,
Le soleil oublié, du côté de Heschbon,
Monte et s’épanouit dans sa gloire éternelle.

Et sur la Ville inerte et rouge encor de sang,
La Tige d’Iessé germait et, grandissant
Comme un palmier divin, jetait au loin son ombre
Depuis le Moriâ jusqu’aux monts d’Ephraïm,
Tandis que, dans le ciel entr’ouvert, Élohim,
Tel qu’un semeur pensif, étendait sa main sombre.

Et le Nabi frémit devant le