Combien, le cœur sans force et la chair engluée
Dans les pièges d’amour de la prostituée,
Ont appris les honteux trafics !
Les yeux peints, les bras lourds d’anneaux, toujours en quête,
Elle va par la ville, attend sa proie et guette
Aux angles des marchés publics.
Demi-nue, elle tord ses hanches en cadence,
Et découvre en riant dans le vol de la danse
Les fleurs mobiles de ses seins.
Ton or, il est fondu, morte ta renommée,
O toi qui t’accoudas sur la couche embaumée
De l’étrangère aux noirs desseins !
Sois béni dans l’amour d’une pudique épouse
Dont la beauté robuste et la fierté jalouse
Sont les parures, dont les yeux
Dépassent la splendeur de la Lampe à sept branches.
Sa fidélité brille en ses prunelles franches
Comme l’aube sur les hauts-lieux.
Ouvrez l’oreille, enfants de ma sollicitude !
La Sagesse en mon âme est dans sa plénitude
Comme la lune au fond du ciel.
Le premier je me lève et le dernier je veille.
Mes fils, comme le lys et la rose vermeille,
Fleurissez devant l’Éternel !
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