Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/143

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Que, pareils aux rosiers s’enlaçant jusqu’aux faîtes,
Refleurissent l’esprit et les os des Prophètes !
          Un autre germe dans les temps :
Il sort du Sanctuaire et, soulevant le voile,
Simôn-bèn-Onias paraît, comme une étoile
          Entre deux nuages flottants.

Héritier d’Aarôn, il est le Grand-Gohène ;
Comme le lys des eaux ou la fleur du troène,
          Il parfume le saint Autel.
Des clochettes, tintant sur le méhil sonore,
Annoncent sa venue, et l’éphod tricolore
          L’habille dans un arc-en-ciel.

Est-il de plus auguste et de plus beau spectacle
Que de voir resplendir les Pierres de l’Oracle
          Au Pectoral du Jugement ?
Le Cohène se dresse en sa gloire isolée,
Elève les deux mains et bénit l’assemblée
          Au nom caché du Dieu clément.

Que votre âme, ô mon fils ! limpide, humble et constante,
Dans le champ du savoir fixe à jamais sa tente,
          Loin du traître et du suborneur.
J’ai semé la semence, et voici la récolte :
Cherchez, priez, aimez, et vivez sans révolte
          De longs jours devant le Seigneur. —