Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/184

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C’était sur la Montagne interdite et sacrée.
Auprès de quels volcans, sous quel astre, en quel lieu,
Nul ne sait où plongeait cette cime ignorée
Dans l’air encor vibrant du souffle épars de Dieu.

Comme un phare allumé, son faîte solitaire
Dépassait la nuée et brillait dans l’azur ;
Et son ombre couvrait la face de la terre
Et les cités sombrant dans son abîme obscur.

Et les peuples, lassés de la vie inféconde,
Vers le sommet divin levaient parfois les yeux,
Cherchant, comme naguère à l’enfance du monde,
Quelques esprits nouveaux planant sur les hauts-lieux.