Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/49

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Pour quel grand sacrifice, ô noble Ptolomée,
Dressas-tu le bûcher dans la plaine embaumée ?
Quel prince, quel ami, chef des guerriers nombreux,
Tombé comme un héros dans les combats poudreux,
A clos le noir destin de ses jours vénérables
Et sur le dernier lit de palmiers et d’érables,
Parmi les tourbillons de fumée et de feu,
Sans vie et triomphant sous le ciel vaste et bleu,
Livre au vent étranger les cendres de sa gloire ?

Funèbre pompe ! ô jeux sanglants de la victoire !

L’armée entière est là. Jusques à l’horizon
Palpitait un immense et lumineux frisson