Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/63

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Comme aux jours de bataille, unissez vos rumeurs
Aux brefs crépitements de la flamme, aux cris rudes
Des éléphants armés chargeant les multitudes !
Devant l’autel funèbre inclinez, ô guerriers,
Vos fronts respectueux, ceints des anciens lauriers,
Et saluez d’un chant résigné, triste, austère,
L’ascète évanoui dans la mort volontaire !

Kalanos, libre et fier, triomphe et livre au vent
L’inconsistant lambeau qui fut son corps vivant.
Et son âme, plongée en la Pensée unique,
S’envole avec le feu vers l’Ame inorganique
Où tout revient, nature, être, astres radieux,
Nombre, forme et sujet, se perdre avec les Dieux.