Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/81

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L’immensité barbare a révélé ses côtes
Et ses trésors, promis aux récents Argonautes.
        Ils ont connu les cieux divers,
La plage où jaunit l’ambre et la Koichide et l’Inde,
Et franchi sans périr le cercle en feu qui scinde
        Les deux moitiés de l’univers.

Décrivant les climats, les hommes et lés faunes,
Par un docte calcul j’ai divisé les zones
        Des périples audacieux.
Et la terre apparaît comme une vierge esclave
Dont le voile écarté livre la beauté grave
        Et le mystère à tous les yeux.


PANARÈTE.

Céphise où les potiers lavaient leurs beaux ouvrages,
Jardins d’Akadémos, j’ai quitté vos ombrages,
Et je ne verrai plus les platanes, hélas !
Du soleil matinal défendre Arcésilas !
Mais j’enferme au départ, en affrontant la lame,
Ta voix en mon oreille et ton âme en mon âme,
O Maître ! Un peuple heureux qu’un Roi sage éblouit
M’accueille. Sois propice, ô terre où m’ont conduit
La volonté des Dieux et l’ordre d’Évergète !