Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/94

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O vous pour qui l'Hymen active,
Epouses, ses joyeux flambeaux,
Que de votre robe craintive
L’époux n’offre point les lambeaux,
Si de l’albâtre, votre emblème,
Une libation suprême
N'a point honoré ma clarté !
Aimez dans l’ombre et le mystère,
Et que l’encens de l’adultère
Ne souille pas l’air irrité !

Toi, Reine, vers les Immortelles
Sans relâché élève tes bras,
Pour qu’un jour mes bouclés fidèles
Couronnent encor ton front ras,
Dût la fuite de ma lumière
Attrister de l’ombre première
Le désert du Septentrion ;
Dût par ma descente rapide
Le Verseau, dans l’espace vide,
Briller près du vaste Orion !






Les souffles de la nuit palpitant dans l’air tiède
Dispersaient lentement les strophes de l’Aède.
Tout, se taisait. Au loin de lourds chars attardés
Seuls éveillaient encor les dormeurs accoudés