Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/96

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Les plus braves sont morts, pleins d’orgueil et de haine ;
D’autres ont fui. La horde innombrable n’est plus ;
Les cadavres des chefs blêmissent dans la plaine.

Pressant contre leur sein les boucliers poilus,
Les Barbares du Nord, Galates, Tectosages,
Sont tombés. Le sang noir teint les fronts chevelus.

La hache fut sans force à tailler des passages
Dans le vivant et lourd rempart des éléphants ;
Et des Dieux ignorés ont déçu les présages.

Et voici qu’au milieu de ses chars triomphants
Le Prince asiatique, Attalos de Pergame,
Pousse un troupeau rétif de vierges et d’enfants.