Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/143

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satanique,
Débonnaire héritier du sommet déserté
Où les Nymphes en fuite ont suspendu leurs courses,
C’est lui qui, tous les ans, verse dans l’eau des sources
La guérison subite ou la fécondité.
Pour moi, soit qu’une ardente et longue sécheresse
Jaunisse la prairie et fende les guérets,
C’est lui que ma prière invoque, excite et presse ;
Soit que la pluie en lacs change les vallons frais,
Que le fleuve déborde ou que la digue cède,
C’est encor lui, lui seul, que j’appelle à mon aide.


PARMENAS.

Certes le monde est plein d’esprits, d’anges errants
Qu’avec peine aujourd’hui la piété dénombre.
Leurs bienfaits sont égaux et leurs noms différents :
Tels le saule et l’ormeau répandent la même ombre.


NARTHALOS.

O très-puissants Martyrs, par votre sang versé,
O Saints miraculeux, par vos vertus bénies,
Pardonnez ! O Jésus, pardonne à l’insensé,
Egalant à vos dons les œuvres des Génies !
O malheureux ! selon l’Édit impérial,
Au Préfet de la ville, au Juge légitime
Je devrais, moi, chrétien zélé, sujet loyal,
Dénoncer ton blasphème et révéler ton crime.
Mais tous deux, nés ici, sous un as