Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/185

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Quel nautonier hardi sur la mer écumeuse,
Comme Ulysse autrefois vers l’île de Circé,
Vers la sainte Paphos guidant sa nef pieuse,
A l’heure favorable entre au port délaissé ?

Quel pèlerin suprême à la rive interdite
Aborde et, sans frémir, revient, fidèle encor,
Dévotement suspendre à l’autel d’Aphrodite
Le rameau vert de myrte ou la branche aux fruits d’or ?

Hélas ! le voyageur qu’attend un peuple en fête
N’est point l’éphèbe ému ni l’anxieux amant
Qui saluaient de loin la Déesse et le faîte
Du temple ensoleillé sous le bleu firmament.