Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/253

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Ainsi les recueillant dans vos cœurs taciturnes,
Sur les chemins poudreux des exils infinis,
Sages ! vous emportiez comme en de saintes urnes
Les restes méconnus des Immortels bannis.

Et quand, sous le fardeau de vos regrets sublimes,
Vous revîntes chercher, spectres religieux,
Le vestige effacé des sereines Victimes
Et clore vos longs jours où vécurent les Dieux,

Le monde indifférent vous vit, derniers fidèles,
Drapés dans les haillons des gloires en lambeaux,
Sur les tertres croulants semer des asphodèles
Et lentement mourir à l’ombre des tombeaux.