Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Du tombeau que j’élève ici
A la plus chère des épouses,
Vous qui fûtes chères aussi,
Mortes ! ne soyez point jalouses.

Ombres douces, n’oubliez pas
La sœur que vous avez pleurée.
Elle fut belle. Le trépas
Comme une fleur l’a respirée.

Telle est la vie : un jour qui fuit,
Une espérance dans un rêve,
Un cortège effacé qui suit
Une route impalpable et brève.


VIII. LA BEAUTÉ

J’oublie, ô Nikè ! ta beauté profane
Et tes seins jumeaux aux pommes pareils,
Et tes regards bleus et tes pieds vermeils.
Ta chair est fragile et le temps la fane.