Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/81

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Ployez l’homme rétif et la terre asservie
Sous l’infrangible joug du dogme proclamé !
Resserrez le lien par les siècles formé ;
Fauchez, brûlez l’ivraie et l’hérésie immonde ;
Raffermissez la base immuable du monde ;
Pétrissez le. ciment de l’Église, à jamais
Splendide et rayonnante aux plus calmes sommets ;
Condamnez, maudissez Arius et sa bande ;
Et que le genre humain, plein de clameurs, entende
Rouler dans l’anathème immense et furieux
L’écho multiplié de la foudre des Cieux ! —


IV. ARIUS

Cris, applaudissements, injures, chocs, tumulte.
L’arien désespère et le fidèle exulte ;
Bouches ouvertes, poings crispés et bras tendus,
Rude entrecroisement de gestes éperdus
Vers l’Empereur. Auguste est immobile et rêve.

Tel se dresse l’aspic, tel Arius se lève :

— Ainsi dans la maison de prière et de paix
Comme un torrent gonflé grondent les flots épais