II
ndépendamment des historiens latins qu’il
a remis en lumière, le docteur Giles a rencontré
l’auteur d’une Vie, en vers, de saint Thomas le martyr, Garnier de Pont Sainte-Maxence,
contemporain comme eux des événements qu’il raconte
et des hommes qu’il met en scène. Mais si le docte
éditeur a cru devoir le signaler aux philologues, à cause
des qualités de style qui le distinguent, il n’a attaché
qu’une importance médiocre aux renseignements que
les érudits pourraient trouver dans les récits d’un
poëte.
La notice fort insuffisante consacrée par l’abbé de la Rue, dans le troisième volume de ses Bardes et Trouvères, à Garnier de Pont Sainte-Maxence, auquel il donne le nom de Gervais (qui était le sien), n’était guère de nature à relever la valeur historique de son poëme ; mais, après la publication de quelques fragments de cet ouvrage, par M. Imm. Bekker, dans les Mémoires de l’Académie de Berlin, en 1838 et en 1846, on a pu soupçonner que cette œuvre, très-importante sans doute quant à l’histoire de la formation de notre langue, l’était au moins autant pour la valeur et l’utilité des