Page:Guesde - En Garde !, 1911.djvu/181

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les ministères où le capitalisme était au complet ! J’affirme qu’un pareil état de choses, si l’on n’y mettait vite fin, amènerait la banqueroute irrémédiable du socialisme. Les travailleurs organisés se considérant comme dupes, les uns prêteront l’oreille à la propagande par le fait ; ils se diront : puisqu’il en est de mon propre parti de classe comme des autres partis politiques et que nous sommes condamnés à faire la courte échelle à quelques-uns, qui se servent de nos épaules pour se hisser au pouvoir, adressons-nous aux choses, n’ayant rien trouvé du côté des hommes. Les hommes les ayant trompés, ils n’auront plus de foi que dans les éléments, que dans la chimie révolutionnaire, et vous aurez recruté pour l’anarchie ! (Applaudissements prolongés sur un certain nombre de bancs, rumeurs sur d’autres.)

Quant aux autres, n’espérant plus rien, même de la chimie révolutionnaire, ils rentreront chez eux, décidés à se désintéresser de tout et de tous et à laisser faire, puisque plus ça change, plus c’est la même chose pour eux. Et alors, écoutez, vous qui avez cru, par la participation d’un socialiste au gouvernement bourgeois, sauver la forme républicaine, sous prétexte que c’est dans le moule républicain que se coulera la société socialiste de demain, savez-vous ce que vous aurez créé ? Le plus grand péril qui ait jamais existé pour l’idée et pour la forme républicaine : dégoûtées de la politique socialiste, comme elles se sont dégoûtées de la politique opportuniste, et par