Page:Guesde - En Garde !, 1911.djvu/23

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— qui remplit le Moyen-âge et s’étend chez nous jusqu’à Charles VI — a dû partout succéder le mode concentré, commandé par l’énorme matériel qu’exige la guerre scientifique et dans laquelle, comme dans l’industrie, les hommes accumulés, hiérarchisés, ne sont plus que les servants de la machine : fusils, canons, torpilles, etc.

Il cite les chemins de fer comme « moyen de communication entre les peuples » constitué en dehors de la société représentée — mal représentée — par l’État, alors qu’en Belgique et en Russie les chemins de fer sont la création exclusive de l’État ; alors qu’en France, sans l’expropriation, les capitaux et la garantie d’intérêts de l’État, les chemins de fer ne seraient peut-être jamais nés ; alors qu’aux États-Unis, où ils sont restés propriété privée, les chemins de fer ont eu également besoin, pour couvrir le sol, de je ne sais combien d’acts ou de lois disposant du domaine fédéral au bénéfice de Vanderbilt individuels ou collectifs ; alors qu’enfin, de plus en plus partout, pour remplir leurs fonctions de voies de communication et de transports, les chemins de fer sont repris (Allemagne, Italie, etc.) par l’État, au nom et au profit de la seule classe qui compte dans la société moderne, la classe — industrielle et commerciale — des capitalistes !

Il cite enfin — et ici on est en droit de se demander de qui il entend se moquer — comme signe de l’impuissance de l’État et comme preuve de la toute-puissance individuelle, la société de