Page:Guesde - En Garde !, 1911.djvu/247

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Faites vos malles !

La diffusion de l’instruction publique présente pour l’ordre actuel des dangers que les plus clairvoyants de nos bourgeois ont fini par apercevoir.

C’est ainsi que le ministère Rouvier, réagissant sur ce point comme sur les autres, a rétabli les droits d’inscription pour les étudiants, et a relevé le prix de la pension dans les lycées.

Mais ces mesures restrictives de la culture intellectuelle ne suffisent pas — et non sans raison — à L’Économiste français, qui réclame la réduction des bourses et le rétablissement de la rétribution scolaire pour l’enseignement primaire, tout en comptant qu’il ne l’obtiendra pas.

M. Paul Leroy-Beaulieu se rend compte que la multiplication des bourses, des brevets et des diplômes, en multipliant les déclassés, est en train de nous faire tout un peuple de mécontents et d’insurgés. Pour un poste vacant, c’est cent candidats qui se présentent aujourd’hui, ce sera mille candidats qui se présenteront demain. Non seulement l’enseignement, mais toutes les carrières dites libérales sont encombrées, laissant à la porte, dans la rue, en pleine misère, une foule d’autant moins résignée, d’autant plus périlleuse pour le régime capitaliste, qu’elle est plus développée cérébralement. Ceux-là dont on a exalté l’ambition et qui considèrent les certificats enlevés au concours comme une espèce de bon sur la caisse sociale ne se laisseront pas mourir de faim sous