Page:Guesde - En Garde !, 1911.djvu/377

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’homme de se considérer comme un être à part — véritable centre de la nature animée, — de même que la terre a dû cesser depuis Galilée de pouvoir être considérée comme le centre du ou des mondes stellaires.

L’anthropocentrie, selon la belle expression de Hœckel, n’est pas plus soutenable aujourd’hui que la géocentrie de la Bible.

Entre l’homme et le chimpanzé ou le gorille, par exemple, les différences anatomiques sont plus faibles qu’entre certaines espèces de singes supérieurs et les singes inférieurs.

L’embryon humain, d’autre part, qui dans sa première période de développement ne se distingue pas de l’embryon des autres vertébrés, continue à se présenter dans une période beaucoup plus longue comme absolument identique à l’embryon simien.

Ce qui ne veut pas dire, — comme le prétendent avec une indignation plus ou moins bien jouée ceux qui estimeraient plus glorieux de descendre d’un peu de boue, — que l’homme procède directement du singe, mais ce qui ne permet pas de douter qu’il n’ait avec le singe une forme ancestrale commune et qu’il se rattache, par suite, dans son apparition sur notre globe, à la transformation progressive des organismes inférieurs, et ce qui convainc d’ores et déjà d’imposture grossière les religions qui le font sortir de la collaboration d’un Dieu et d’une motte de terre.

Toutes les preuves à l’appui de la « véritable