Page:Guesde - En Garde !, 1911.djvu/415

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un pitre.

On sait le « pourquoi » de la grève des tailleurs qui a surpris en pleine métamorphose nos chrysalides parisiennes pressées de s’envoler papillon à la campagne ou aux eaux.

Les uns, les pompiers, employés à la journée, sont entassés dans des caves où ces messieurs du Canis-Club ne mettraient certainement pas leurs « lévriers ». C’est le rhumatisme en permanence. Et, pour ce travail homicide, ils sont payés de 65 à 70 centimes l’heure — soit moins de 3 francs par jour, si l’on tient compte des mortes saisons.

Les autres, qui travaillent chez eux, les apiéceurs, reçoivent 6 ou 7 francs d’un vêtement qui rapporte 20 et 30 francs à leurs employeurs. Et ils ont à leur charge l’essayage et la retouche, — ce qui réduit l’heure à moins de 40 centimes.

Or, les premiers, qui ont entendu parler des lois relatives à l’hygiène des ateliers, se sont mis en tête que les lois n’étaient pas faites pour les chiens. Ils réclament de l’air et de la lumière, sous prétexte qu’ils ne sont pas des taupes pour être condamnés au sous-sol à perpétuité. Ils veulent en outre la journée de dix heures et 90 centimes « de l’heure ».

Les autres — ainsi que cela se pratique dans la typographie — entendent que les « corrections » soient payés à part. À quel titre leur ferait-on plus longtemps supporter les erreurs du