Page:Guesde - La Commune de 1871.djvu/11

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qu’en 1830, comme il fut couronné par le succès, il fut déclaré, non pas « criminel », mais justicier et libérateur.

Un fait certain et indéniable en revanche, c’est que ce moyen, « criminel » ou non, ceux-là mêmes qui le condamnent si formellement aujourd’hui l’ont employé à diverses reprises.

Ils l’ont employé ou essayé de l’employer en 1851 — et malgré qu’il échouât, il n’en fut pas moins proclamé héroïque hors de France et dans la partie de la France qui ne capitula pas devant le Coup d’État victorieux.

Ils l’ont employé en 1870, — et de nouveau le but que l’on visait ayant été atteint, malgré cette fois les protestations de M. Grévy, il fut baptisé « vengeur de la morale publique, restaurateur de la liberté française ».

Ce qui ne veut pas dire qu’il ne constitue pas un « crime » ; — « crime » il était, et « crime » il est demeuré pour la Légitimité, l’Orléanisme et le Bonapartisme, contre lesquels il a été employé successivement et heureusement — mais ce qui veut dire que ce « crime » les révolutionnaires du 18 Mars n’ont été ni les premiers, ni les seuls à le commettre, et qu’à moins de vouloir le monopoliser à leur profit, en faire un privilège en leur faveur, les révolutionnaires de Juillet comme M. Grévy, les révolutionnaires du 24 Février comme M. Jules Favre et M. Crémieux, et les révolutionnaires du 4 Septembre comme M. Ferry ne sauraient le reprocher à leurs successeurs et imitateurs, à ceux qui n’ont fait, en réalité, que leur emprunter leurs fusils et relever leurs barricades.

Oui, cela est vrai, la Commune a, sinon ouvert, du moins soutenu le feu contre l’armée française.

Mais, nous le répétons, c’était aussi sur l’armée française que les combattants des « Glorieuses » ont tiré avec leurs fusils d’insurgés, comme c’était un capitaine