La seconde, c’est que les actes de la Commune n’ont pas été les seuls qui aient eu l’étranger comme témoin. Ceux de Versailles étaient absolument dans le même cas — à commencer par la tentative nocturne contre l’artillerie de Montmartre qui a été le signal du mouvement. Et, en admettant que la présence des Prussiens constituât une aggravation, cette aggravation existait pour les deux parties — ce qui permet de la négliger.
Pour apprécier sainement, sincèrement, disons le mot : honnêtement, les « actes » de la révolution communaliste, il convient de les diviser, de les répartir en trois périodes :
1o Du 18 mars à l’élection de la Commune ;
2o De l’installation de cette dernière (28 mars) à sa dissolution de facto par l’entrée des troupes de Versailles ;
3o Du 22 mai à la prise de la dernière barricade rue Fontaine-au-Roi, le vendredi 26.
Or, du 18 au 28 mars, pendant ce qu’on a appelé le règne du Comité central, on ne relève qu’un seul acte, l’exécution des généraux Clément Thomas et Lecomte, opérée dans l’après-midi du 18, c’est-à-dire en pleine crise, sinon en pleine lutte. Et cette exécution populaire, dès leur première proclamation, les membres du Comité central se défendent de l’avoir ordonnée. Leur dénégation, — absolument désintéressée alors — est d’ailleurs confirmée par le témoignage peu suspect de MM. Lannes de Montebello, de Douville-Maillefeu (aujourd’hui député) et autres prisonniers du Comité qui attestaient dans un procès-verbal en date du 18, et qui devaient plus tard maintenir devant le conseil de guerre, que « le Comité central avait fait tout ce qui était en son pouvoir » pour sauver les deux peu intéressantes victimes.
La Commune, elle, s’est installée à l’hôtel de ville