Page:Guesde - La Commune de 1871.djvu/19

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pelle dite expiatoire ; c’est le monument du général Bréa.

Mais on n’attend pas de nous la justification d’une double mesure qui ne justifie pas son énoncé même.

Fille de la Révolution de 93, la Révolution du 18 Mars ne pouvait pas sans parricide laisser subsister à la mémoire et en l’honneur du roi traître et parjure, de l’allié de Brunswick, du complice de la conjuration de Pilnitz, justement condamné et exécuté, une chapelle qui était une véritable apologie en pierre d’un fait qualifié crime par la loi universelle.

Première expression gouvernementale du prolétariat parisien, la Commune eût manqué à tous ses devoirs, déserté ses électeurs et abdiqué, si elle n’avait pas mis la pioche dans une bâtisse qui, par le plus odieux des mensonges historiques, transformait en fusilleurs les fusillés ouvriers de Juin.

Je laisserai également de côté — et pour la même cause — la démolition de l’hôtel Thiers. Lorsque les élus de l’hôtel de ville se décidèrent à cette « représaille », il y avait plusieurs semaines que, sous les obus du mont Valérien et sur l’ordre de M. Thiers, des centaines de maisons sautaient en l’air chaque jour avec les femmes et les enfants qui les occupaient.

Ce n’était pas, ensuite, la première fois qu’on voyait une République raser la demeure d’un citoyen coupable d’avoir porté le fer et le feu au sein de la patrie.

L’histoire de Rome, de Florence, de Gand et autres communes de tous les temps abonde en précédents de cette nature. Et pour agir comme elle l’a fait, la Commune de Paris n’a eu qu’à se souvenir.

Nous voici arrivés à la troisième et dernière période de la révolution communaliste. La Commune, gouvernement dont nous avons exposé les principaux « actes », les actes les plus « criminels », est chassée de l’hôtel de ville et éparpillée dans tous ses membres derrière les