Page:Guesde - La Commune de 1871.djvu/9

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vernement de Versailles… Paris n’aspire qu’à se renfermer dans son autonomie, plein de respect pour les droits égaux des autres communes de France.

Toujours trompés et dupés par une représentation nationale centrale placée en dehors, non seulement de leur action, mais de leur contrôle par l’interdiction du mandat impératif et par la fiction constitutionnelle qu’une fois nommé le mandataire n’appartenait plus à ses mandants, mais à la France entière, les travailleurs s’étaient dit que c’était seulement dans la commune, dans le milieu particulier où ils vivaient, que devait être transporté le siège de leur représentation, pour que cette représentation devint aussi sérieuse et aussi effective qu’elle avait été dérisoire jusqu’alors. Paris, ensuite, essentiellement industriel, dont l’émancipation politique et philosophique était faite, se présentait avec d’autres besoins, d’autres intérêts, une autre manière de voir sur quantité de questions que nombre de départements restés agricoles, en proie à l’ignorance et à la superstition ; et ce que voulaient les communalistes, ce qu’ils attendaient de leur commune maîtresse d’elle-même, c’était la satisfaction de ces intérêts, de ces besoins spéciaux.

De là le nom de « Commune », qui se trouva un moment dans toutes les bouches, que personne n’eût la peine ou le mérite d’inventer, qui fut l’expression spontanée des revendications de ce Monsieur-Tout-le-Monde, qui a plus d’esprit que Voltaire, de l’avis de Voltaire lui-même.

S’il constitue « un crime », « le plus grand des crimes », pour M. Le Royer et autres ministres de la République autoritaire et monarchique de 1879, il faut avouer que les auteurs de notre code pénal ont commis le plus impardonnable des oublis en ne le faisant pas figurer entre l’assassinat et le parricide.

Et il était permis d’espérer que, consommé insciem-