Aller au contenu

Page:Guettée - La Papauté moderne condamnée par le pape Grégoire le Grand.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’Esprit-Saint fût un Dieu consubstantiel avec le Père et le Fils. Si donc quelqu’un usurpe dans l’Église un titre qui résume en lui tous les fidèles ; l’Église universelle, ô blasphème ! tombera donc avec lui, puisqu’il se fait appeler l’universel ! Que tous les chrétiens rejettent donc ce titre blasphématoire, ce titre qui enlève l’honneur sacerdotal à tous les prêtres dès qu’il est follement usurpé par un seul.

» C’est une chose certaine que ce titre a été offert au pontife romain par le vénérable concile de Chalcédoine pour honorer le bienheureux Pierre, prince des apôtres. Mais aucun d’eux n’a consenti à se servir de ce titre particulier, de peur que, si l’on donnait quelque chose de particulier à un seul, tous les prêtres fussent privés de l’honneur qui leur est dû. Comment, lorsque nous n’ambitionnons pas la gloire d’un titre qui nous a été offert, un autre a-t-il la présomption de le prendre lorsqu’il ne lui a été offert par personne ? »

Ce passage de saint Grégoire est très remarquable. Il affirme d’abord que c’est un concile qui a offert aux évêques de Rome l’honneur d’être appelés universels ; ce concile en eût-il agi ainsi dans le but d’honorer ces évêques, s’il eût cru que de droit divin, ils avaient une autorité universelle ? Saint Grégoire assure de plus que le concile voulut honorer les évêques de Rome, par honneur pour saint Pierre ; il ne croyait donc pas que l’autorité universelle leur vînt par succession de cet apôtre. L’Église de Rome se glorifie avec raison de saint Pierre, parce qu’il l’a illustrée par son martyre. Ce fut donc en souvenir de ce martyre, et pour honorer le premier des apôtres que le concile général de Chalcédoine offrit aux évêques de Rome un titre honorifique. Comment concilier, avec ces faits constatés par le pape saint Grégoire, les prétentions des évêques actuels de Rome qui se croient investis de droit divin, non pas seulement du titre d’évêque universel, de Père commun des fidèles, mais d’une souveraineté universelle ?

Continuons la lettre de saint Grégoire :

« Celui-là donc doit fléchir sous l’ordre du très pieux