Page:Guettée - La Papauté moderne condamnée par le pape Grégoire le Grand.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tant de la même racine, a formé un asile à tous les oiseaux du ciel ! Grâces aussi à ce levain qui, composé avec trois mesures de farine, a formé en unité la masse du genre humain tout entier ; grâces encore à cette petite pierre qui, détachée sans efforts de la montagne, a occupé toute la surface de la terre ; qui s’est étendue au point de faire, du genre humain amené à l’unité, le corps de l’Église universelle ; qui a fait même que la distinction des différentes parties servît à resserrer les liens de l’unité !

» Il suit de là que nous ne sommes pas éloignés de vous, puisque nous sommes un en Celui qui est partout. Rendons-lui dont grâces d’avoir détruit les inimitiés au point que, dans son humanité, il n’y eût plus dans tout l’univers qu’un seul troupeau et une seule bergerie sous un seul pasteur qui est lui-même. Souvenons-nous toujours de ces avertissements du Prédicateur de la vérité : Soyez vigilants à conserver l’unité de l’esprit dans le lien de la paix (Épît. de saint Paul aux Éphés., IV, 3) : Cherchez à avoir avec tout le monde la paix et la bonne harmonie, sans laquelle personne ne verra Dieu (Épît. de saint Paul aux Hébreux, XII, 14). Le même disait à SES DISCIPLES : Si cela est possible, autant qu’il est en vous, ayez la paix avec tout le monde (Épît. de saint Paul aux Romains, XII, 18). Il savait que les bons ne pouvaient avoir la paix avec les méchants ; c’est pourquoi il dit d’abord, comme vous le savez : Si cela est possible. »


Arrêtons-nous un instant sur ce passage de la lettre de saint Grégoire. N’est-il pas remarquable qu’en parlant de l’Église comme d’un seul troupeau sous la conduite d’un seul pasteur, qui est Jésus-Christ, il dise expressément que Jésus-Christ est le seul pasteur visible de l’Église, ou ce qui est la même chose : qu’il en est le pasteur dans son humanité, dans sa chair, selon toute la force de l’expression : in carne suâ ? N’est-ce pas là exclure toute idée de pasteur universel remplaçant et représentant Jésus-Christ ? N’est-ce pas, par conséquent, détruire d’un seul mot toutes les pré-