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compétence locale pour maintenir les informations à jour, les services peuvent devenir rapidement obsolètes. Une communication efficace devrait s’axer sur les intérêts des habitants et associations locales et être mise en avant lors d’événements physiques et a minima deux mois avant l’événement.

Cet axe de pérennité des actions entreprises est également en question du fait que la dynamique repose sur un conseiller municipal. Quid des actions en cas de départ ? Avoir un relais ou une structure locale capable d’accompagner les habitants sur le long terme semble nécessaire pour assurer la persistance des services et productions à travers la formation des habitants et organisations.

Le volet de sensibilisation des habitants a donc été assez limité. La plupart ont pris connaissance des projets et de leurs principes lors des restitutions. Certains retours de projets ont d’ailleurs suscité l’intérêt des habitants : “C’est génial Wikipédia. Comment fait-on pour contribuer ?” quand les formations avaient lieu la veille. Autant d’opportunités manquées d’accompagnement des habitants durant l’Opération Libre. Une présentation préalable des savoirs et informations libres semble nécessaire afin de mobiliser les habitants pour co-produire en amont de l’événement et assurer la diffusion de la culture des logiciels, outils, données, contenus et licences libres auprès du grand public.

Le second problème identifié fut la difficulté d’accès à certaines informations. Les œuvres culturelles, les données numériques de différents niveaux de collectivités, les données du parc naturel. La sollicitation d’accès et de réutilisation de certains produits numériques n’est pas (encore) entrée dans les mœurs et rencontre de nombreuses réticences, limitant les possibilités de valorisation et de réappropriation des informations par la commune. Ce sont donc les habitants qui ont le mieux contribué à l’apport d’informations culturelles à travers leurs archives et documents personnels. Ce qui témoigne par ailleurs de l’opportunité de la coproduction pour pallier aux défauts d’accès.

Le groupe en charge de la rédaction d’articles pour Wikipédia a dû travailler dans l’urgence, découvrant une partie de la documentation du territoire sur place (à défaut de versions numériques). Une meilleure préparation en amont avec l’accès à certains éléments nécessaires au bon déroulé des actions semble nécessaire pour un événement optimal. De manière générale, la question numérique reste mal appréhendée. Les problèmes d’insertion et d’usage numérique au sein de la commune comme auprès des habitants demandent pédagogie et accessibilité quand les acteurs du numériques peinent parfois à sortir du jargon.

Cet aspect a été l’occasion de questionner l’approche des projets collaboratifs. Si OpenStreetMap et Wikipédia par exemple sont des projets que chacun peut alimenter, dans les faits, la marche pour assimiler les règles et outils afin de contribuer correctement requiert un temps d’adaptation et de la volonté. Les outils de ces projets ne sont pas toujours aussi simples d’usage qu’ils pourraient l’être et certains ne sont d’ailleurs accessibles qu’en anglais. L’intégration de nouvelles fonctionnalités répondant au besoin d’usage des communes faciliterait l’adoption.

La temporalité de 48 heures est très courte pour mener tous les projets. De nombreuses actions se sont poursuivies après l’événement. Cependant cette limite temporelle était bien identifiée et l’Opération Libre avait pour objectif premier de lancer une dynamique sur le territoire. Passer plus de temps à l’accompagnement et formation de médiateurs aurait pu faciliter la transmission.

Enfin, un sujet qui n’a pas été particulièrement développé sur l’Opération Libre à Brocas est le volet démocratie participative à travers les outils numériques. RegardsCitoyens a analysé les comptes-rendus municipaux mais le seul projet permettant l’expression conjointe de la commune et

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