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et récolte le grain, et t’apporte au comptoir d’échange là s’arrête la fonction du producteur. Réduire ce grain en farine, transformer cette farine en pain, ce n’est plus de la production : c’est un travail analogue à celui que remplissent les divers employés des bazars communaux, un travail destiné à mettre un produit alimentaire, le blé, à la portée des consommateurs. De même pour la viande. Le paysan élève et nourrit le bétail ; puis quand il l’a suffisamment engraissé, il l’amène au comptoir d’échange. L’opération d’abattre et de découper le bétail n’est plus l’acte d’un producteur proprement dit : la fonction du boucher est analogue à celle de tout autre tout employé d’un bazar communal, intermédiaire entre le producteur et le consommateur. De même encore pour le vin. Le producteur est celui qui cultive la vigne, qui pressure le vin et l’apporte au comptoir d’échange ; mais celui qui donne ensuite au vin les soins nécessaires à sa conservation, qui le distribue aux consommateurs, n’est plus lui-même un producteur, c’est un simple intermédiaire.

On le voit donc : au point de vue du principe, rien de plus logique que de faire rentrer la boulangerie, la boucherie, la distribution des vins, etc, dans les attributions de la Commune.

En conséquence, le blé, une fois entré dans les magasins de la Commune, sera réduit en farine dans un moulin communal (il va sans dire que plusieurs communes pourront avoir le même moulin) ; la farine sera transformée en pain dans les boulangeries communales, et le pain sera livré par la Commune aux consommateurs. Il en sera de même de la viande : les bestiaux seront abattus dans les abattoirs communaux, et