Page:Guillaume - Idées sur l'organisation sociale, 1876.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 49 —

tains prétendus démocrates, demanderont peut-être si les groupes de travailleurs ne devront pas être appelés à intervenir directement, par le vote de tous ceux qui composent la fédération corporative, dans la fixation de ces divers détails ; et quand nous aurons répondu négativement, ils s’écrieront sans doute que c’est là du despotisme ; ils protesteront contre ce qu’ils appelleront l’autorité des bureaux, investis du pouvoir de trancher seuls des questions si graves et de prendre des décisions de la plus haute importance. Nous répondrons que la besogne dont les bureaux permanents de chaque fédération seront chargés, n’a rien de commun avec l’exercice d’une autorité quelconque : il s’agit en effet tout simplement de recueillir et de mettre en ordre les renseignements fournis par les groupes producteurs ; et une fois ces renseignements réunis et rendus publics, d’en tirer les conséquences qui en découlent nécessairement concernant les heures de travail, le prix de revient des produits, etc. C’est là un simple calcul d’arithmétique, qui ne peut pas se faire de deux manières différentes, et qui ne peut pas donner deux résultats : il n’en peut sortir qu’un résultat unique ; ce résultat, chacun pourra le contrôler pour son propre compte, parce que chacun aura les éléments de l’opération sous les yeux, et le bureau permanent est simplement chargé de le constater et de le porter à la connaissance de tous.[1] Aujourd’hui déjà, l’administration des postes, par exem-

  1. Nous avons dit ailleurs (p.16) que les associations de producteurs agricoles et industriels conserveront la faculté de fixer elles mêmes la durée de la journée de travail : il n’y a rien là de contradictoire. Les bureaux ces fédérations corporatives font connaître les résultats fournis par la statistique quant à la moyenne normale des heures de travail ; et sur cette base, les associations prennent les arrangements ultérieurs qui leur conviennent.