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I


La réalisation des idées contenues dans les pages qu’on va lire, ne peut s’obtenir qu’au moyen d’un mouvement révolutionnaire.

Il ne manque pas de gens qui se disent socialistes, et qui prétendent que la transformation sociale doit s’opérer par degrés, sans brusques secousses ; l’idée d’une révolution qui se donnerait pour programme de changer du jour au lendemain les bases de l’ordre établi, est contraire à la nature même des choses, disent-ils ; le progrès lent et continu, voilà la loi du développement humain, loi que nous enseigne l’histoire et à laquelle des impatients, avides de coups de théâtre et de changements à vue, se flatteraient en vain de soustraire la société moderne.

Ceux qui raisonnent ainsi confondent deux choses très différentes.

Certes, ce n’est pas nous, matérialistes, qui méconnaîtrons cette grande vérité, la base même de notre théorie sur le développement des êtres animés : à savoir que les changements, dans la nature, ne s’opèrent point par brusques sauts, mais par un mouvement continu et presque insensible. Nous savons que ce n’est pas en un jour que l’homme est sorti de l’animalité, et que tout changement, tout progrès demande du temps pour s’accomplir.

Cette loi s’applique aujourd’hui même sous nos yeux :