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Page:Guillaume d’Orange, le marquis au court nez (trad. Jonckbloet).djvu/317

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beille merveilleusement grande il mit plus de cent pains et tous les restes qu’il trouva sur la table. Il distribua tout cela largement parmi les affamés, et rendit le reste au portier.

Les mendiants crièrent d’une seule voix :

— Que le Dieu qui naquit à Bethléem bénisse cet aumônier ! Jamais nous n’avons rencontré d’aussi brave homme.



III.

Entrée en campagne.

Cependant Renouard continue sa route pour aller chercher son tinel à Laon. Ne le trouvant pas dans la cuisine, il se lamente, déchire ses habits et s’arrache les cheveux, au grand amusement des écuyers.

— Tu me l’as volé, dit Renouard à l’un d’eux. Rends-le moi, ou tu me le paieras cher.

Mais celui-ci lui jure par saint Paul et saint Thomas qu’il ne sait ce qu’il veut dire. Puis il se met à rire sous cape, et les autres recommencent à jeter des torchons à la tête de Renouard, qui leur dit :

— Vous riez, mes maîtres ! Allons, il ne s’agit pas de se moquer de moi. Mauvais larrons, vous êtes des misérables ! Par saint Nicolas ! Il vaudrait mieux pour vous que vous fussiez en ce moment à Bagdad ou en Arabie, dans la prison de Corsolt !

Il les saisit tous quatre par les bras et les traite comme le chat fait des souris. Il jette trois d’entr’eux en un tas,