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[La bataille continue. Ce sont surtout les prouesses de Renouard qui en décident le sort ; aussi sont-elles chantées à plaisir par le trouvère. Cependant nous croyons devoir consulter le goût du lecteur moderne et retrancher la description de tous ces combats singuliers dans lesquels Renouard reste vainqueur.

Voici en deux mots le sommaire du récit.

Margot au „flael” d’or, qui allait accabler Guillaume lui-même, succombe sous les coups du géant, ainsi qu’Aeuré au „mail d’acier.” Desramé et le marquis au court nez se rencontrent. Guillaume abat l’émir de cheval ; déjà il l’avait saisi par le nasal du heaume et allait lui couper la tête, lorsqu’ils furent séparés par un flot de païens, parmi lesquels Borel et ses quatorze fils. Ils sont sur le point de mettre à mort Guillaume, lorsque Renouard le sauve encore en tuant Borel. Plusieurs autres chefs ennemis tombent sous ses coups, lorsqu’enfin il trouve sur son chemin l’émir Desramé lui-même. Le chef arabe est blessé et se voit obligé de fuir pour sauver sa vie. Il se jette dans un bateau et gagne le large avec quelques hommes seulement. Ils ne s’arrêtent qu’à Cordoue.

Le reste de l’armée est dispersé. Dans leur fuite ils rencontrent Bauduc, le plus formidable guerrier de l’armée sarrasine. Il prétend changer la face des choses ; mais il a compté sans Renouard, qui se jette à sa rencontre. Après un combat acharné, Bauduc, blessé à mort, rend les armes et promet à son vainqueur de se faire baptiser aussitôt qu’il sera guéri de ses blessures.

Par cet exploit la bataille est terminée et la victoire assurée aux Français. Maintenant rendons la parole au poëte.]