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Page:Guimet - Promenades japonaises, 1880.djvu/126

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dis qu’un gamin accroupi sur le plancher de la scène accentué les moments à effets par un trémolo de baguettes de bois.


La pièce qu’on joue est boufonne quoique religieuse,
c’est un bonze qui fait les frais de l’amusement.

Le public est composé surtout de femmes et d’enfants et un écriteau nous apprend que ces derniers ne paient que cinq sous d’entrée, tandis que les grandes personnes paient dix sous.

Mais ce qui me frappe surtout, c’est l’élégance débraillée de tous ces personnages ; on pense à la fois à Aristophane et à Labiche, il y a dans ces hommes de l’éphèbe et du gavroche ; Athéniens par leurs jambes nues, finement chaussées de brodequins blancs, ils sont faubouriens par leurs chapeaux déformés et leurs casquettes de drap. Praxitèles changés en voyous, ils nous donnent certainement une idée du sans-gêne plein de grâce que devaient avoir les acteurs comiques du théâtre de Bacchus.