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Le pinceau pousse à la peinture : avec leurs tablettes de noir de Chine, le peintre, le poète, le commerçant, l’écolier se font des teintes plus ou moins foncées et voilà qu’ils peuvent reproduire des ombres, des éclats lumineux. Avec deux tons seulement, ils peuvent rendre en camaïeux des plantes, des oiseaux.

Là, comme pour les caractères symboliques, le Japonais court au plus pressé, il cherche le trait qui donne le mouvement et détermine l’objet ; il procède par élimination pour ne garder qu’un contour et quelques touches de noir ou de clair.

Il se met à épeler la nature et y trouve un nouvel alphabet dont toute lettre aura une signification et s’exécutera suivant un procédé déterminé par l’expérience. De la sorte, chaque plante, chaque animal, chaque objet sera un symbolisme et s’écrira en trois ou quatre coups de pinceau.

Et, en effet, on peut regarder la plupart des dessins que les Japonais répètent sans cesse sur leurs kakémonos, leurs boîtes, leurs bronzes, leurs faïences, et, toujours, il sera facile d’y trouver un sens.

Chaque mois, chaque jour, chaque heure a sa fleur ou son animal.