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V

CE QUI PROUVE QUE TOUT LE MONDE NE PORTE PAS LES MÊMES LUNETTES


n laissant le temple de Singakoudji, nous suivons un petit chemin qui monte à travers le faubourg.

Tout est intéressant pour des nouveaux débarqués, et nous ne cessons d’admirer la disposition ingénieuse des habitations ouvertes à tout vent. Nous voyons de nombreuses, boutiques dont la plupart sont occupées par des marchands de bric-à-brac ; on nous avait bien dit que le Japon était le pays du bibelot et de la curiosité, mais je ne pensais pas que, sur dix marchands, il y avait neuf antiquaires.

Dans une de ces maisons sans murs, une petite fille prend une leçon de déclamation. Le professeur, qui est une jeune dame, est devant l’élève ; sur une petite table un livre est ouvert, tourné du côté de l’enfant qui suit attentivement ; la maîtresse, scandant les phrases du bout de son éventail dont elle frappe la table, récite avec emphase, tantôt élevant le ton, tantôt parlant en notes graves, soulignant les aspira-