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IX

OÙ LE DRAGON MONTRE LA GRIFFE


e soir même, le couple ému, au lieu de se coucher, se mit en observation derrière les écrans à coulisse qui séparaient leur chambre de celle de la jeune fille. Écartant un peu les panneaux mobiles, ils attendirent en contemplant la gracieuse enfant dans son sommeil.

Une grande lanterne en papier, de forme carrée, était posée à terre et projetait dans tout l’appartement la douce lumière de la petite lampe qu’elle contenait.

La jeune fille avait les bras passés dans la lourde robe de chambre ouatée que l’on met sens devant derrière pour avoir chaud à la poitrine, et qui sert à la fois de vêtement et de couverture.

Elle avait la tête soutenue par le makoura, rectangle de bois qui sert d’oreiller et qui a l’avantage d’éviter la chaleur à la tête, de supprimer, sous peine de choc violent, les agitations du rêve et enfin de permettre aux femmes de dormir sans détruire l’édifice compliqué de la coiffure japonaise.