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passé ; à nous, qui avons craint de regarder en avant de peur de perdre un instant de jouissance ! Malheur à nous qui avons supporté l’esclavage sans songer que, renoncer à la liberté, c’est anéantir son âme, c’est assassiner la Patrie !

Mais que les stériles gémissements restent le partage de la caducité et de l’impuissance !

Hommes de bonne volonté, levez-vous et agissez !

Combien déjà, voyant le grand vaisseau battu par la tempête, combien déjà jetaient à la mer rames, voiles et boussole ! Combien ont crié : « Nous périssons !… nous périssons et il n’y a plus de patrie ! » Gens de peu de foi, commandez aux flots, et ils obéiront. Ne savez-vous pas que la volonté est une arme divine ? Regardez : la Patrie n’est pas morte ; mais elle dort, attendant que votre énergie et votre dévouement la tirent de sa torpeur.

Ne dites pas : « Quel bien peut faire un homme obscur ? » afin de vous retrancher derrière votre insuffisance comme derrière un rempart, quand le sentiment qui parle en vous n’est que le lâche et hideux égoïsme, source d’insondables malheurs.

À l’œuvre donc, grands et petits ! Pour être utile, il