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Page:Guinault - Un républicain au village (1876).pdf/24

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pour assurer le bien général ; et le devoir ; de s’aimer et de s’aider réciproquement.

— Allons, je commence à y voir plus clair… dit mon homme ; les élections peuvent venir à présent… La République, ça ne rapporte qu’au peuple puisque c’est lui qui conduit sa barque pour lors, et comme ça ne fait pas l’affaire des princes, ils empêchent qu’on la connaisse.

— Je vais te dire, reprend en riant le grand Mathieu, quand ils nous enverront leurs amis, qui seront là comme des mendiants à nous dire censément : « Un petit trône mon bon paysan pour l’amour de Dieu ! » nous leur répondrons : — Passez, votre chemin, mon pauvre homme, on ne peut rien pour vous. — Plus souvent qu’on irait encore se faire casser les os parce que deux particuliers auront des désagréments ensemble !

— Et puis, ce n’est pas tout, il faut payer les dettes que l’empire nous a mises sur le dos ; avec la République, ce sera plus tôt fait, puisque, au lieu de servir à acheter des châteaux et à faire des fêtes, notre argent ne servira qu’à ça et au bien du peuple.

Et puis, au lieu d’aller monter la garde à Rome et d’embrocher les Italiens avec Henri V, nous fanerons nos foins et nous rentrerons nos blés, il y en a bon besoin.

— Seigneur du bon Dieu ! oui, il y en a bon besoin ! dit la mère François ; c’est assez de révolutions et de guerres comme ça.

— Des révolutions, il n’y en a plus à faire. — hormis