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Page:Guindon - En Mocassins, 1920.djvu/110

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les algonquins

« La moitié du jour
Je reste à regarder
Les oiseaux de proie. »

« Ils volent en rond autour du ciel (Il les voit à l’horizon).
Les oiseaux ; ils tournent ;
Déjà, ils circulent dans le milieu du ciel. »[1]

(Il veut dire que les oiseaux de proie tournent maintenant au-dessus de lui, c’est-à-dire de plus en plus près, à mesure que la vie l’abandonne.)

C’est du lyrisme rudimentaire. Cependant, la distance de cette sauvagerie à des inspirations délicates, presque européennes, est peut-être moins grande qu’on ne le pense, puisque la même âme algonquine les produit également, sous forme d’hymnes à la nature, de chansons d’amour et de danse, ou de simples refrains de berceuse.

Voici une inspiration abénaquise :

LE CHANT DES ÉTOILES.

« Nous sommes les étoiles qui chantent :
Nous chantons avec nos lumières.
Nous sommes les oiseaux de feu :
Nous planons en haut du ciel,
Notre lumière est une voix.
Nous jalonnons la route des esprits,
Des esprits qui passent et vont au delà.

  1. Traduit de l’Anglais : « Oneota », p. 349.