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Page:Guindon - En Mocassins, 1920.djvu/127

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le génie du lac des deux-montagnes


Hérons, canards, râles, sarcelles,
Y vont bécoter le fretin
Et se faire casser les ailes
Avec des perles de satin.
Or, quand la vague se balance
Et bruyamment en fait le tour,
Noire et pleine de violence,
Du rendez-vous c’est le retour.

Apparition du Génie.

Voici que la tempête lève
Sa panne sombre à l’horizon ;
La vague saute sur la grève
Et retombe dans sa prison ;
Les joncs lui fouettent la crinière ;
Elle court, l’écume aux naseaux ;
Le nuage éteint la lumière
Qui scintillait sur les roseaux.

C’est l’heure où des replis de l’onde,
Émerge un manitou narquois,
Un être au buste d’Iroquois,
Et dont la face rubiconde,
Aux yeux noirs, au nez aquilin,
Au sourire amusé, câlin,
A pour sourcils deux longues plumes.