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en mocassins

Les guerriers seuls discutent sur les choses de leur métier ; mais les représentants des familles s’occupent de tout le reste. Suppléants des chefs et peut-être leurs modérateurs, ils surveillent de près les intérêts nationaux et l’administration du trésor public.[1]

LA LIGUE.

Les qualités d’esprit que révèlent ces sages institutions méritaient de s’exercer sur un champ plus vaste que la simple tribu. Fatalement, de telles facultés allaient prendre conscience d’elles-mêmes, et ambitionner d’étendre aux autres peuplades l’ordre dans lequel elles voyaient un principe de force et de bonheur.

Entourés d’ennemis nombreux et féroces, les Iroquois virent qu’il leur fallait non seulement s’en défendre, mais les policer et faire une œuvre durable. De là l’idée d’une confédération assez puissante pour soumettre à ses lois, au moins les peuplades dispersées au nord du Mexique et à l’est du Mississipi.

  1. « Le trésor public consiste principalement dans ces sortes de colliers qui leur tiennent lieu de contrats, d’actes publics, et en quelque sorte de fastes et d’anales ou de registres… Outre les colliers de porcelaine, on porte aussi dans le fisk, des pelleteries, du bled d’Inde, des viandes fraîches ou fumées. » Lafitau : « Mœurs des Sauv. », t. II, p. 203-205.

    « Ils ont un certain amas de colliers de porcelaine, rassade, haches, couteaux, et généralement tout ce qu’ils gaignent et obtennient pour le public, soit à la guerre, traite de paix, rachapt de prisonniers, péages des nations qui passent sur leurs terres. » Sagard : « Hist. du Can. », p. 830.