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en mocassins

divine, et meurt enfin en léguant à leurs chefs son esprit et son nom glorieux d’Attotarho.

Les règnes des douze Attatarho qui lui succédèrent sont des séries de merveilles dans le même genre.

Tels sont les principaux épisodes de leurs temps fabuleux. Pas plus que les anciens Grecs, ils ne se laissent embarrasser par des questions de vraisemblance ; mais pour la hardiesse d’imagination dans l’art d’inventer d’énormes et sombres machines poétiques, il faut avouer que les fils d’Atta ont peu de rivaux.

Cette fable populaire d’Attotarho n’empêchait pas que l’histoire à peu près véritable de ce Lycurgue onnontagué ne fût connue des sénateurs. Ce n’est pas à Attotarho qu’ils attribuaient la première idée et même la formation de la Ligue ; mais à Hiawatha, un de ses contemporains, chef aussi et dans la même tribu que lui. Le peuple a également fait de ce dernier un demi-dieu ; mais sur le premier rejaillit la gloire extérieure de l’entreprise, bien qu’en réalité, il s’y soit opposé tant qu’on ne lui eut pas offert le premier rang. Tout se fit par Hiawatha dont l’éloquence, la sagesse, le désintéressement, contrastaient avec l’orgueil féroce et les maléfices d’Attotarho. Il dut même quitter Onnontagué où la peur qu’inspirait son rival avait fait échouer son projet. Il se réfugia chez les Agniers où l’attendait le succès.