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Page:Guindon - En Mocassins, 1920.djvu/54

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en mocassins

oreilles de leurs ennemis ; il ne transmet leurs appels qu’à leurs frères, et se tait lorsqu’ils l’interrogent au sujet d’une entreprise dont l’issue doit être malheureuse pour eux.

L’Aurore boréal leur annonce le froid s’il est blanc, la maladie s’il est jaune, la guerre s’il est rouge. Areskouï leur a enseigné la médecine, l’agriculture, la chasse et l’art d’allumer du feu ; plusieurs fêtes du blé d’Inde[1] le remercient chaque année pour le don de cette précieuse céréale.

Le Tonnerre les a délivrés du serpent Ontarien : il a prêté main-forte au Vent-d’Ouest dans la destruction des géants, et a relégué au fond du Nord le Démon de la Glace. Là, ce monstre hurle de rage par la voix des aquilons, et fait périr les téméraires visiteurs de sa terre d’exil

Un Géant de pierre dévore une bande de chasseurs qui poursuivent une ourse ; mais trois d’entre eux, sauvés par les esprits et placés dans le ciel, y continuent, sous forme d’étoiles, à poursuivre leur proie devenue la Grande Ourse.

Un vieillard rejeté de son peuple, entonne son chant de mort sur le haut d’une montagne ; des êtres surnaturels en ont pitié et le transforment en étoile. D’autres transportent dans la lune une vieille sorcière malheureuse de ne pouvoir prédire la fin du monde, et l’y laissent vivre jusqu’à l’arrivée de ce grand événement.

  1. Premier nom français que porta le maïs et qui est encore en usage au Canada.