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Page:Guindon - En Mocassins, 1920.djvu/72

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les algonquins

gonquins les tiennent de leurs ancêtres. Ils savent tisser des sacs et des nattes avec de l’écorce, et des couvertes avec des lanières en peau de lièvre. Tous pratiquent la pictographie, savent extraire de la terre et de certaines plantes, des couleurs brillantes et solides, et possèdent le secret de fabriquer des terrines à l’épreuve du feu.

Le canot d’écorce de bouleau semble bien être de leur invention, puisqu’on ne le trouve guère en dehors des régions qu’ils habitent[1]. Ainsi en est-il peut-être du calumet de paix, en usage chez leurs tribus de l’ouest, et qui, selon les Pères Marquette et Lafitau, donnent à ceux qui le portent l’assurance qu’on ne violera pas avec eux le droit des gens.

Enfin l’Algonquin a plus de goût que l’Iroquois. Cela paraît déjà dans sa tente conique, en cuir ou en écorce, qu’il orne de dessins symboliques ; et dans sa nacelle de bouleau que Lafitau appelle le chef d’œuvre de l’art sauvage. Il sait en varier la forme selon les exigences locales : les Abénaquis la font plus plate pour voguer sur leurs petites rivières ; les Outaouais et les Sauteux, pour mieux fendre les vagues des Grands Lacs, la munissent de pinces fort élevées qu’ils ornent de peinturlures.

Le peuple de l’île des Allumettes est « le mieux couvert, le mieux matachié et le plus joliment paré

  1. De la Potherie : « Hist. de l’Amer. Sep. », t. II, p. 50. Il attribue cette invention aux Nipissings.