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Page:Guindon - En Mocassins, 1920.djvu/77

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en mocassins

pas tout le nécessaire au moyen de l’arc et de la flèche ? Vous ne manquiez ni de fusils, ni de poudre, ni de quoi que ce soit ; vous aviez votre nourriture dans la chair des animaux, et dans leurs peaux vos habits. Mais lorsque je vous ai vus incliner vers le mal, j’ai chassé les animaux jusqu’au fond des forêts, afin de vous faire dépendre de vos frères en ce qui tient aux choses nécessaires à la vie. »

« Redevenez bons, faites ma volonté, et j’enverrai des animaux dont vous pourrez vivre. »

« Je ne vous défends pas néanmoins de souffrir parmi vous les enfants de votre père (c’est-à-dire les Français), car je les aime : ils me connaissent et m’adressent leur prière ; je subviens à leurs besoins et leur donne ce qu’ils vous apportent. »

« Mais je ne veux pas de ceux qui sont venus mettre le trouble (c’est-à-dire des Anglais) dans vos possessions. Chassez-les, faites-leur la guerre : Je ne les aime pas ; ils ne me connaissent pas ; ils sont mes ennemis et ceux de vos frères. Renvoyez-les dans la terre que j’ai faite pour eux. »[1]

Ayant prononcé ces préceptes et ces exhortations, Kitchimanitou[2] donne au nouveau Moïse une prière écrite qu’il lui fait porter à son chef, avec ordre de la répandre dans toutes les tribus pour y être récitée matin et soir.

  1. Schoolcraft, « Algie Rescarches », vol. 1, p. 240 et suiv.
  2. Nom algonquin qui se traduit littéralement par Grand-Esprit.