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Page:Guindon - En Mocassins, 1920.djvu/90

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les algonquins

cerveau. Il importe peu que ce soit celle d’un animal ou d’un astre, d’une plante ou d’un objet quelconque : selon la croyance indienne, il n’y a pas d’être visible que ne soit la forme matérielle ou du moins la demeure d’un esprit.

Celui de l’être objet du rêve ou de la vision, prend l’enfant sous sa tutelle et lui donne son propre nom ; mais ce nom mystique est en quelque sorte sacré, et bien que tous le connaissent dans la tribu, on ne le prononce jamais, au moins dans l’usage habituel, comme si l’on craignait de le profaner.

Chaque sauvage est sensé participer à la vie et même à la puissance de son esprit gardien dont il conserve précieusement l’image. Celle-ci, sculptée plus ou moins grossièrement, est son totem.[1]

C’est parce que les Indiens croient à des esprits protecteurs de toutes les espèces d’animaux, qu’ils demandent pardon à ceux-ci de les avoir tués ; ne brisent pas certains de leurs os, mais les suspendent par respect aux branches des arbres. Enfin le sauvage ne doit jamais tuer l’animal qu’il a pour totem, car l’esprit protecteur de cet animal est aussi le sien. Cette théorie ouvre la porte à la métempsycose laquelle n’est en effet pas étrangère aux croyances des enfants des bois.

Nous connaissons assez maintenant la mentalité

  1. « Totemism », Trans. of Roy. Coc, 1903, et « Ojibway Nation », p. 149.