Page:Guiraud - De la vaccine.djvu/12

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Jenner, toujours Jenner, dans les premiers temps qui suivirent sa découverte, faisait dépendre son origine d’un érythème qu’il avait vu se développer sur un poulain ; plus tard, des eaux-aux-jambes (Grease, en anglais), et avec cette idée que pour être préservatrices elles devaient passer par la vache. Mais il revint bientôt de son erreur et déclara que ce passage était inutile, et que la matière du grease, transportée directement sur l’homme, y produisait les mêmes effets que la vaccine. Pour prouver que le cow-pox avait son point de départ dans les eaux-aux-jambes, il s’appuyait sur quelques observations qu’il avait faites lui-même, et dont voici à peu près le sens :

1o Les individus qui soignent cette maladie du cheval présentent parfois des pustules aux mains qui, mises ensuite en contact avec le pis de la vache, y transmettent le cow-pox ;

2o En Écosse et en Irlande, où le soin des vaches et des chevaux est pratiqué par des mains différentes, le cow-pox est inconnu ;

3o Enfin, la plupart des palefreniers et maréchaux sont à l’abri des atteintes de la petite vérole.

Mais a-t-il basé ces observations sur des faits positifs, irrécusables ? D’après MM. Bousquet et Steinbrenner, il n’aurait expérimenté qu’avec de la matière purulente de vieilles ulcérations des membres des chevaux, sans produire autre chose qu’une simple inflammation ; et Jenner lui-même avoue n’avoir jamais inoculé la sérosité claire et limpide du grease, ce qui est loin de parler en faveur de son assertion. Cependant, malgré l’insuccès que lui avaient fait éprouver ses expériences, Jenner était inébranlable dans ses idées ;